D’un séisme et de ses répliques…

Le Front National arrivé en tête marque l’installation durable d’un courant réactionnaire dans la vie politique française. Radicalisée par le vent mauvais des idées nationalistes dans une Europe en crise, cette droite ultra-réactionnaire a le vent en poupe. Elle se développe sur le terreau de la résignation et de la désespérance que produit la politique d’un gouvernement de « gauche » totalement acquis aux intérêts du Medef et des multinationales. Le score de l’extrême droite bouscule l’ensemble du jeu politique de la Ve République. Alors qu’elle s’organisait autour des deux grands partis d’alternance, l’arrivée d’un troisième acteur, plus à droite, plus réactionnaire (si c’est possible) que la droite réactionnaire elle-même, est facteur de crise. Des répliques sont encore à venir.

Un des facteurs de cette crise est l’atonie du monde du travail qui n’en finit plus de payer la crise et ne sait comment trouver la voie de la contre-offensive. Le faible score du Front de gauche, mais aussi la disparition électorale de l’extrême-gauche, sont le symptôme de cette résignation.

Le Front de gauche aura pâti d’une mauvaise campagne, de l’absence de cohérence politique dans les différentes régions. La plus grande urgence est qu’il sorte de la crise qui le paralyse depuis des mois.

Les voies de la reconstruction d’une gauche de lutte de classe, d’une gauche écologiste et féministe seront longues. Cela passe, à l’instar du succès limité mais réel de la manifestation du 12 avril, par la construction des convergences entre le mouvement syndical et social et une gauche digne de ce nom, un véritable front social et politique contre l’austérité. Les débats engagés sur les suites du 12 avril montrent qu’il est possible d’agréger durablement des organisations syndicales, des associations de lutte, des organisations politiques autour de l’idée d’un front commun contre l’austérité. Aussi limitée soit elle, cette perspective est facteur d’espoir.

En parallèle, il faut s’engager dans les débats à gauche pour dégager un axe anti-austerité. L’échec de la politique du gouvernement est facteur de crise dans le PS. Des voix critiques se font entendre. Le Front de gauche doit engager un dialogue avec elles comme avec EELV ou le NPA dans la perspective de construire face à la politique de ce gouvernement, une autre majorité : une majorité aussi fidèle aux intérêts du monde du travail que le gouvernement l’est à ceux des actionnaires.

Bien sur cette perspective est semée d’embûches et sera longue, mais plus que jamais, c’est à la hauteur de ces enjeux que le Front de gauche devrait se hisser.

Edito du bulletin d’Ensemble du mois de juin.

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