La pauvreté et l’exclusion se portent bien ! par Ginette Planes

Avec 8,7 millions de personnes vivant avec un revenu inférieur à 1000 € par mois en 2011, en France. et les dernières enquêtes de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale (ONPES) cela touche en 2014 : 14,3 % des Français soit 1 Français sur 7.

Suite aux différentes crises de 2000 puis 2008, le chômage de longue durée, voire de très longue durée, a doublé, le pourcentage des demandeurs d’emploi, non indemnisés, a bondi de 39 à 50 % entre 2003 et 2011.

Dans les Hautes Alpes, le chômage est passé de 8,2 % en 2011 à 9,55 % en 2013 :

8735 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi contre 7921 l’an dernier.

Cela touche toutes les catégories professionnelles, plus d’hommes que de femmes ; 12,12 % de jeunes et 20,81 % de + de 50 ans.

31,80 % sont des chômeurs de longue durée.

Licenciements, démissions, fin de CDD sont en cause.

L’enquête réalisée en 2014 par le Secours Populaire Français révèle l’importance des difficultés rencontrées par nombre de Français pour qui la pauvreté n’est plus seulement une crainte mais une réalité. Lorsque les besoins vitaux sont satisfaits : manger, se vêtir, se loger, se chauffer,  les « ressources disponibles » sont trop faibles pour accéder aux soins, à la santé, aux loisirs, à la culture.

18 % des Français ont renoncé aux soins dentaires en 2014.

Et les imprévus de la vie : accident, perte d’emploi, maladie, … ne peuvent être assumés.

Au SPF, en 2013, 2 632 200 personnes ont été accueillies dont 961 900 enfants !

122 446 000 repas ont été distribués.

La pauvreté s’étend et s’enracine. 86 % des Français ont peur pour l’avenir de leurs enfants.

Et dans le 5e pays le plus riche de la planète ! C’est dire l’ampleur du fléau !

Parallèlement la solitude gagne du terrain.

Sans surprise, elle frappe davantage les citadins que les ruraux, mais aussi beaucoup plus les pauvres que les riches.

Le SPF, depuis son origine, développe la solidarité pour répondre à l’urgence.

Les propos insolents d’un ancien ministre qui assène que l’ « assistanat est le cancer de la société française » condamnent les « exclus », les « assistés » qui « profitent » du système : « une tumeur qui croît au détriment du corps social » !!!

En somme, il reproche aux pauvres de ne pas avoir développé une éthique de la pauvreté.

Il néglige les 453 SDF décédés l’an dernier, dont 15 enfants de moins de 15 ans qui vivaient dans des cabanes.

Cette sinistre vue de l’esprit chemine petit à petit dans des milieux des classes moyennes laborieuses que l’on oppose ainsi, et qui pourraient pousser à des votes extrémistes. Est-ce pour lui le choix d’un investissement politique rentable ?

« Immigré, fainéant, chômeur, bon à rien, fraudeur » , tout ce qui crée des boucs émissaires pour permettre à la finance de continuer son envol, celle qui crée, finalement, le « cancer » de la société devant le chômage de masse, celle qui met à mal la protection sociale et qui profite des largesses de l’état.

La « Journée internationale du refus de la misère » le vendredi 17 octobre sera-t-elle suffisante pour prendre conscience de la détresse de millions d’Etres Humains.

Et au-delà, réagir et agir ??

Derrière les chiffres, la vie ! Ginette Planes

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