Les Heureupéens, le bloc-notes de Cécile n°5

J’ai vu sur Arte (mardi 4 novembre) le superbe film « Sacré Croissance » de Marie-Monique Robin. C’est elle qui a fait le film sur Montsanto et « Les moissons du futur ». Après avoir beaucoup parlé des lanceurs d’alerte, elle nous parle maintenant des lanceurs d’avenir !

Elle pense qu’aujourd’hui il faut parler des gens qui agissent : même si la situation est grave on peut quand même faire quelque chose. Elles présente les initiatives de plusieurs pays du monde. Et justement il y a 2 pays Européens c’est une chance !

D’abord La ville de Traunstein en Allemagne : il n’a pas pu vous échapper que c’est une ville jumelée avec Gap…Et bien ils ont lancé en 2003 une monnaie locale, le « Chiemgauer » et cela marche très bien. Cela ne remplace pas l’euro mais le complète. (1€=1Chiemgauer). Ce circuit économique couvre 50% des besoins et la monnaie locale circule 3 fois plus vite que l’€.

Cela représentait en 2011, 2000 consommateurs réguliers, 600 entreprises. La masse monétaire s’élevait à 500 000 Chiengauers. Chaque personne qui souscrit au système reçoit une carte de crédit Chiemgauer lié à son compte en banque traditionnelle. Muni de sa carte il peut retirer des billets dans un bureau de change muni du terminal ad hoc : son compte € est alors débité.

C’est une monnaie « fondante » : elle a un intérêt négatif, c’est à dire que tous les 3 mois elle perd de sa valeur, ce qui incite le consommateur à ne pas la garder.

L’utilisation de cette monnaie sert aussi à la solidarité : l’argent généré par les taxes sur le Chiemgauer (2% de taux négatif et 5% de conversion) sont versé à des projets associatifs choisis par le consommateur. (Par exemple je peux demander que cet argent aille à la crèche de ma fille ou au club de hand de mon fils).

Enfin il faut savoir qu’il y a plus de 25 monnaies locales en Allemagne et qu’une trentaine de projets sont en cours.

On pourrait peut-être aller voir comment ils s’y sont pris ou profiter d’une visite organisée par le comité de jumelage pour leur demander de nous expliquer.

Deuxième expérience plus écologique : elle se passe à l’île de Samsø au Danemark. 4100 personnes y vivent. En 1997 le gouvernement danois a lancé un appel à projet pour réduire les émission de carbone et développer les énergies renouvelables : c’est le projet de cette île qui a été aidé (Fonds nationaux et européens). Il y a 10 ans les habitants se chauffaient au fioul et importait la totalité de leur électricité. Aujourd’hui ils produisent plus d’électricité que leurs besoins et donc ils en importent. Les énergies renouvelables couvrent aussi 70 % de leur besoin en chauffage. L’île a réduit de 140 % ses émissions de CO2 !

Ils ont commencé par construire 10 éoliennes (dont la moitié appartient à la municipalité) puis des centrales de chauffage (panneaux solaires, brûleur à copeaux de bois, paille). Chacune des installations appartient à un collectif d’habitants, parfois à un habitant.

Ces investissements ont coûté 51,5 millions d’€ à l’État, soit 13 000€ par habitant, même si une bonne partie de la somme provient de leur contributions directes.

Seuls les transports posent problèmes : dans le projet la moitié du parc automobile aurait du fonctionner à l’électricité mais il n’en est rien.

Cécile Leroux, le 10 novembre 2014.

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