Hospitalité haut-alpine…

Plus d’une centaine de personnes ont répondu samedi matin à l’appel de la Cimade. Le rendez-vous avait pourtant été rendu public que quelques jours auparavant, mais les réseaux sociaux et un forte colère des militants ont permis de rassembler de nombreux gapençais.

Depuis des mois, le préfet des Hautes-Alpes semble s’acharner contre les « sans-papiers » et même si ses décisions sont retoquées par la justice il persévère dans sa volonté de reconduire le plus de personnes à la frontière.

Les réseaux citoyens de solidarité sont puissants et divers dans notre département et l’attitude du préfet fait l’unanimité contre le lui. Le rassemblement a été marqué par de nombreuses prises de paroles qui marquaient toutes à leur manière un désir d’hospitalité et une colère face aux injustices en cours.

Nous avons rencontré Bernard Derbez l’un des militants de la Cimade qui explique les raisons de ce rendez-vous et nous parle de la « fête Oasis ».

Jean-Paul Leroux est intervenu au nom d’Ensemble voici son texte :

La lettre et l’esprit

La politique de « guérilla » menée par la préfecture des Hautes Alpes à l’encontre de nos ami­e­s réfugié­e­s porte atteinte non seulement à la dignité des personnes mais constitue également une attaque contre les lois de la République, une attaque contre la lettre et l’Esprit des lois.

C’est une atteinte à la lettre des lois. La préfecture impose des mesures d’éloignement et de refoulement des familles émigré­e­s qui sont quasi systématiquement abandonnées ou annulées par les tribunaux de la République. Une préfecture qui travaille ainsi en dehors de la lettre de la loi, quoi que l’on pense de ces lois, un ministre de l’intérieur qui laisse en place une équipe qui pratique le hors­la­loi, affaiblissent l’état de Droit, foule aux pieds les règles républicaines qui organisent la vie en société et prépare le terreau de tous les abandons démocratiques. Ne pas respecter la lettre, c’est tuer l’Esprit des lois pour parodier Montesquieu, et ne plus être en République mais sous un régime Despotique. Montesquieu définit le régime despotique ainsi « un seul, sans loi et sans règle entraîne tout par sa volonté et ses caprices. » La préfecture agit en Despote et seul les tribunaux réintroduisent une régulation sauvant la lettre et l’esprit.

Mais dans l’espace ainsi ouvert par les actions intempestives de la préfecture se crée une « zone grise » de guérilla, pour reprendre un concept de Primo Levi. Nous, citoyen­ne­s libres, nous nous sommes déterminé­e­s au nom de la défense des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et de celle de l’ONU de décembre 1948, à manifester, à faire savoir notre opposition en acte et en paroles. Nous dénonçons les pratiques « illettrées » de la préfecture. Nous voulons un changement de Préfet pour la sauvegarde de l’Esprit des lois et pour pouvoir soutenir les réfugié­e-s que nous souhaitons accueillir le mieux possible.

Non à l’arbitraire, oui au respect de la dignité des personnes.

Jean­-Paul Leroux

pour

Ensemble !

 

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