8 jours ! (retour sur la grève de la polyclinique de Gap.)

Nous publions le récit de Philippe Assaiante, militant CGT, qui a accompagné la lutte des salarié-e-s de la Polyclinique de Gap. Il nous avait confié un très beau texte dans les premiers jour de ce combat  à présent victorieux.

« Il aura fallu 8 jours de lutte exemplaire pour que les salariés de la Polyclinique de Gap gagnent leur bras de fer.

8 jours pour mettre fin à leurs souffrances quotidiennes au travail qui duraient depuis 4 ans. 4 ans c’est 1460 jours !

8 jours pour retrouver leurs dignités et reprendre leur travail dont ils étaient privés. « Privés » parce que c’est certainement, pour beaucoup d’entre eux, le sentiment qu’ils ont éprouvé de ne pas pouvoir exercer le métier qu’ils aiment à cause d’un conseil d’administration qui n’a pas su prendre ses responsabilités. D’ailleurs, comment résister 1460 jours s’ils n’aimaient pas leurs métiers ?

8 jours de conflit pendant lesquels les regards se sont croisés, les paroles se sont libérées et les esprits se sont éclairés comme leurs peaux se sont teintées. 8 jours durant lesquels chacune d’entre elles, chacun d’entre eux ont grandi, se libérant peu à peu de ses chaines, de ses lianes, de ses pleurs et de ses peurs.

L’espoir ne les a pas quittés et même si le doute parfois s’est installé, la certitude de ne plus vouloir vivre ça ne les a pas lâchés. Une salariée a écrit : « Notre force se décuple à chaque attaque » et c’est exactement ce qui leur a donné la force de continuer jour après jour et qui a fait d’eux de véritables militants. Tractages, manifestations, pétitions, prise de parole, organisation, animation, négociations… Militer n’a plus de secret pour les salariés de la Polyclinique de Gap qui ont réussi leur mobilisation comme un chirurgien réalise son intervention.

Ces 8 jours resteront gravés dans la mémoire de tous ceux qui ont mené ou accompagné ce combat et pour lesquels une page se tourne afin d’écrire une nouvelle belle histoire sur du papier aux couleurs du tous ensemble, de l’unité et de la solidarité.

J’ai eu la « chance » de vivre ces 8 jours auprès des salariés et à l’issue du conflit je disais à une vingtaine de salariés que ces journées passées à leur côté, leur volonté et leur victoire illustraient parfaitement les raisons de mon engagement pour la défense des droits des salariés et qu’en période de doute existentiel, j’avais retrouvé toute ma fierté d’être un « voyou » de la CGT.

Je confirme que militer pour la cause des salariés n’est pas un acte héroïque car c’est avant tout un accompagnement, un partage d’expérience, du respect, de la confiance et une bonne dose d’humilité. Je milite pour vivre des aventures humaines exceptionnelles et bouleversantes parsemées de rencontres improbables mais tellement réelles.

Je souhaite aux salariés de la Polyclinique de Gap de poursuivre l’écriture de leur histoire dont ils viennent de rédiger la genèse pendant 8 jours. Ne laissez plus personne prendre les commandes de votre destin car il vous appartient.

Rappelez-vous qu’ensemble nous sommes capables, qu’unis nous sommes forts et que sans nous ils sont seuls ! »

Philippe Assaiante

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s