Viens, on dirait qu’on n’oublierait plus rien. On dirait que tous nos rêves estivaux, dévoilés entre une sieste et un barbecue, ne seraient pas que des mots. La vie est comme un jeu d’enfants, pleine de “on dirait que le crocodile il jouerait de la flûte à bec magique!”. La vie est simple : en septembre il faut prendre de bonnes résolutions !
Nous avons tous nos listes de petits et grands choix, les secrètes et celles que nous racontons à longueur de discussions. Nous sommes aussi des experts en répétition. Nous désirons chaque année atteindre des objectifs quasiment similaires à l’année précédente. On dirait qu’on ferait du sport 3 fois par semaine, qu’on aurait plus de temps pour jouer avec les enfants, qu’on éteindrait la télé et qu’on mettrait 200€ de côté chaque mois… Parfois aussi les choses changent. Nous réussissons à prendre des décisions qui marquent des révolutions claires dans notre quotidien. Changer de métier, réduire le nombre d’heures passé au travail, refaire le salon, prendre des responsabilités dans une association, marcher chaque semaine et découvrir un nouveau point de vue. Si l’on explore un peu nos vies, nous savons tous ce qu’est une révolution. Nous savons tous qu’il faut pas mal de persévérance et une bonne dose de hasard pour que ce qui semble immobile devienne mouvement.
Ce qui est évident avec ces bonnes résolutions (que nous souhaiterions “révolutions”) c’est que penser et dire ne suffit pas du tout. Il faut faire un pas dans le vide qu’est le futur. Il faut poser des actes concrets, des points de non retours…Pour que ça bouge, c’est assez simple : il faut (se) bouger. Pour ne pas reculer, il faut goûter au plaisir de la transformation.
Les milliers de petits moteurs que nous avons dans nos coeurs et nos cerveaux font avancer le monde et lui donne une direction… Il va sans dire que de nombreux cerveaux sont accaparés par l’appât du gains et la compétition et qu’un nombre sans cesse grandissant d’actes sont avant tout guidés par l’urgence quotidienne de la précarité et de la survie.
Viens, on dirait qu’on ne laisserait plus personne mourir de faim ou de froid. On dirait que la solitude d’un seul d’entre-nous nous empêcherait de dormir. Viens, on dirait que pour être pleinement heureux il faudrait qu’on prenne tous quelques heures chaque semaine pour le commun et la sauvegarde de notre planète. Viens, on dirait que chacun d’entre-nous trouverait l’endroit où il souhaite résister. On dirait que chacun choisit son point, son axe, son espace, son lieu où il tient tête à la bêtise qui uniformise, à la folie de la spéculation, à la course à la guerre, un point de résistance à la déshumanisation de nos vies ! Viens, on dirait que tous nos endroits, toutes nos belles révolutions de rentrée, tous ces points qu’on va tenir, on dirait qu’ils formeraient une nouvelle cartographie du monde, une géographie utopique qui dessine un monde meilleur. On dirait que chacun serait heureux et libéré d’avoir tenu ces bonnes résolutions et que, même si celles du voisin n’était pas franchement les mêmes, en regardant ces nouvelles cartes on se dirait que nos différences ont été une force créatrice !
Je m’emballe un peu… j’avais pourtant noté dans mes bonnes résolutions de ne pas m’enflammer à chaque chronique…c’est déjà raté…mais je persévère dans ma quête du calme ! J’ai noté aussi tout un tas de petit pas que je souhaite faire pour marcher vers moi : chanter sous la douche, écrire un spectacle, courir et pédaler, rire et pleurer, cesser de trouver des solutions, éteindre facebook, garder mon calme, ne plus remplir mon agenda par peur du vide…
J’ai noté aussi : tenter d’animer ce petit média citoyen qu’est Alp’ternatives…
(Si vous souhaitez m’aider à réaliser au moins cette résolution de rentrée (résolution qui oeuvre à des révolutions vous l’aurez deviné…) :
- vous pouvez écrire (filmer, photographier…) et participer à la rédaction de ce site : alpternatives@gmail.com
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Bonne rentrée à tous et à la semaine prochaine !
Laurent Eyraud-Chaume.
Alp'ternatives 