Piscine de Gap : le maire savait depuis 5 ans.

La fermeture de la piscine municipale de Gap pour des raisons de sécurité pose de nombreuses questions. Les habitants de Gap et les usagers de la piscine ont droit à une information complète sur ce sujet. En effet alors que le maire de Gap, Roger Didier, soutient au sujet de cette fermeture que Ce n’était pas ma volonté, mais je ne peux tolérer qu’une polémique attisée quotidiennement par certains vienne semer le doute et la crainte chez nos concitoyens.”. Les craintes du personnel, qui ont fait valoir leur droit de retrait, sont-elles surestimées ?

Depuis plusieurs semaines, la polémique enfle effectivement mais les faits sont têtus et les expertises unanimes. La piscine est dangereuse et sa toiture menace de s’effondrer. Le maire de Gap, en laissant ce bâtiment ouvert au public, a pris un risque considérable et c’est bien grâce à la mobilisation des agents que le drame n’a pas eu lieu. Depuis combien de temps le maire, et ses services, ont-ils délibérément mis en danger la sécurité des gapençais?

Les débats actuels portent sur les derniers rapports, hors en quelques coups de fil et recherches en ligne nous découvrons que Jean-Claude Eyraud, alors conseiller municipal d’opposition (Tous Capables-Gauche) a alerté les services et les élus dès 2013…

Dans le compte-rendu du conseil municipal du 29 mars 2013, M.Eyraud demande à avoir accès à l’étude sur le bâtiment afin de pouvoir en débattre en commission sport. Dès cette date, il s’émeut de la faiblesse de l’investissement sur le bâtiment et évoque l’état de la toiture. Le maire déclare que tout va bien et ne transmet pas l’étude.

Jean-Claude Eyraud, qui a pu rencontrer des professionnels locaux ayant inspecté le bâtiment, alerte une nouvelle fois la mairie en commission d’appel d’offre (CAO) sur l’état de la toiture. Il en fait le compte-rendu sur le site de l’association Ensemble PACG le 14 juin 2013 : “En préalable, je suis intervenu sur le renforcement éventuel de la charpente. Il a été prévu en tranche optionnelle, mais celle-ci n’a pas été retenue. Après discussion (je passe sur les détails), les membres de la commission ont convenu de demander à l’entreprise générale de faire une étude avant le début des travaux afin de vérifier la solidité de la charpente. Le directeur des bâtiments de la ville a confirmé qu’il s’agissait de travaux à minima et qu’il faudra à terme compléter ces travaux. Toutefois il a indiqué que cette éventuelle deuxième tranche ne posait aucun problème. J’ai de nouveau insisté pour avoir l’audit technique que nous réclamons depuis plusieurs mois. Le directeur des bâtiments va demander l’autorisation au maire de me la transmettre.”

Plusieurs constats s’imposent à nous en 2018 :

  • d’abord la qualité du partage d’information d’un élu local d’opposition qui livre en toute transparence les détails de son action.
  • le peu de cas fait à ce travail studieux qui est renvoyé sans cesse à de la “polémique” (déjà…)
  • ces révélations prouvent que le maire avait connaissance dès 2013 (il y a 5 ans !) de craintes concernant la toiture et que Jean-Claude Eyraud, citant ses sources en public sur un avis professionnel concernant un potentiel risque, n’a pas été entendu.

Le drame n’a pas eu lieu. Il a fallu la mobilisation des salarié-e-s pour accélérer un nécessaire principe de précaution et peut-être sauver des vies. Les gapençais doivent-ils s’inquiéter au sujet de l’état d’autres bâtiments accueillant du public ? Doivent-ils devenir des experts, des lanceurs d’alertes ? Comment faire vivre la démocratie locale dans une commune où le débat politique est banni ? Le maire admettra t-il son erreur et commencera t-il à effectuer les nécessaires investissements à long terme dont la ville à besoin ?

LEC

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