Les militants de Génération Identitaire en occupant le Col de l’Échelle ont braqué sur eux l’attention des médias et des anti-fascistes. Mais que veut et que pense cette organisation ? Un détour par un de leur texte « La déclaration de guerre » qui se trouve sur la page de présentation de leur site n’est pas inutile(1). Dans une première partie se trouvent quelques rappels sur Génération Identitaire, une espèce de carte d’identité, en quelque sorte Génération Identitaire vu par les autres. Puis dans un deuxième temps, les mêmes vu par eux à partir du texte qu’ils affichent sur leur site. Les journalistes et les spécialistes s’intéressent soit au parcours de quelques personnes « éminentes » de Génération Identitaire, soit à leur système de formation, soit à leur stratégie de communication. Ils citent souvent hors contexte quelques propos pour les situer sans difficulté à l’extrême droite sur l’échiquier politique. Par contre, une analyse un peu approfondie de leur positionnement intellectuel et idéologique échappe à leurs travaux tout simplement parce que ce n’est pas leur objet. Or, les idées qu’ils avancent sont à la fois anciennes et réécrites pour le contexte actuel. Elles sont l’objet de la seconde partie.
1. Carte d’identité de « Génération Identitaire » : Génération Identitaire vu par les autres.
(sources : nombreux sites de journaux et Les extrêmes droites en France de 1945 à nos jours de Jean-Paul Gautier, éditions Syllepses, Paris, 2017 et les travaux de Samuel Bouron https://dauphine.academia.edu/SamuelBouron ).
Naissance : début des années 2000/2002 création des « jeunesses identitaires » et du « bloc Identitaire ». Assises avril 2003 et en 2004 à Lyon. Création en rupture d’avec les partis comme le FN trop institutionnels à leurs yeux et pas assez promoteurs d’actions « coup de poing ». Création de Génération Identitaire septembre 2012. Génération identitaire a ainsi une « longue » préhistoire !
Nombre : environ 500 sur toute la France (il ne s’agit que d’une estimation, les chiffres varient entre 800 et quelques centaines !).
Implantation : Nice, Lyon, Paris, Strasbourg, etc.
Un bulletin de liaison : « La lettre des identitaires ».
Stratégie : voir la note 1. Elle est définie ainsi par Samuel Bouron, Un militantisme à deux faces. Stratégie de communication et politique de formation des jeunesses identitaires (voir son site) :
« La stratégie des identitaires, au contraire des catholiques traditionalistes, est beaucoup plus distancié de l’institution ecclésiastique. Ils tentent de se « mélanger à la masse », de s’intégrer dans différentes institutions républicaines qu’ils dénoncent pourtant, non pas pour s’y convertir, mais pour tenter de reconquérir « par le bas » un territoire qu’ils auraient perdu ? Cette stratégie dite « métapolitique » constitue explicitement la clef de voûte des identitaires. Elle est souvent présentée – c’est la rhétorique du Bloc identitaire lui-même – comme une application des idées gramscistes. » [Gramsci analyse effectivement l’échec des franges maurrassiennes de l’extrême droite à restaurer un vieux monde d’Ancien régime, monarchiste et catholique, par un déficit d’abstraction politique et une incapacité à imposer une conception du monde et une histoire propre. Il en résulterait un déficit de popularité qui aurait pour conséquence un confinement en marge du monde politique et un isolement sectaire.] »
Actions :
– intervention coup de poing aux magasins du Printemps (contre le rachat par le Qatar).
– occupation du siège national du PS.
– occupation du chantier d’une mosquée à Poitiers, du parvis de la mosquée de Woippy (Moselle).
– rassemblement sur le thème de la « Remigration » (retour des immigrés et des descendants dans leur pays d’origine) en novembre 2014.
– opération « défend l’Europe » avec le bateau C-Star. En août 2017.
– opération au col de l’Échelle en 2018.
Financement : appel aux dons lors du procès de 5 d’entre eux (qui avaient occupé la Mosquée de Poitiers) ; soutien de nombreux entrepreneurs (milieu de recrutement très bourgeois et de nombreux fils d’industriel !).
– participants actifs contre « le mariage pour tous ». Ils font des marches pour la vie pour défendre les « valeurs familiales ».
– A travers le Bastion social (issu du GUD), il y a des bars patriotes (identitaires) avec une offre culturelle (films, livres), artistiques (concerts de rock identitaire), sportive (salle de boxe).
2- Génération Identitaire par eux-mêmes : quelques remarques à partir de leur texte de présentation sur leur site.
Quels regards ont-ils sur eux-mêmes ? Leur texte de présentation qui n’est pas pour eux un « simple » manifeste, ce qui signifie qu’il l’est quand même, a pour titre : « La déclaration de guerre ».
Première remarque : La strate de la victimisation.
On s’attend alors à un morceau de bravoure de leur part, à une rhétorique du genre : «méfiez-vous les zombies, les métissés, nous voilà nous ardents guerriers, etc, etc… » Au contraire nous avons affaire à des plaintes, un gémissement : « Nous sommes la génération de ceux qui meurent…, la génération de la faillite totale du vivre ensemble, du métissage imposé…, de la double-peine, nous sommes la génération victime de celle de mai 68, etc.. » Bref, nos guerriers sont bien mal en point !
Cette posture leur permet en fait de décrire une grande partie de ce qu’ils rejettent dans la situation actuelle, un ensemble d’évolutions sociales qui les « victimisent ». La « mort » est première : “nous sommes la génération de ceux qui meurent pour un regard de travers, une cigarette ou un style qui dérange”. Il y a évidemment une disproportion entre les causes de la mort (regard de travers, cigarette, style qui dérange) et la conséquence (la mort). Un rien les tue ! Ils meurent disons-le pour “rien” de valable. La situation qu’ils vivent est telle que tout y est nul, rien ne leur correspond dans la société où ils sont arrivés (par hasard, par destin?) et ils en meurent où plutôt ils risquent d’en mourir ! Il ne faut pas croire que cette référence à la mort est là de façon anecdotique, c’est un des thèmes centraux de toute idéologie nationaliste d’extrême droite.
« Nous sommes la génération de la fracture ethnique,(…) du métissage imposé ». Pourquoi le métissage est-il qualifiée d’imposé ? Parce que si par hasard, il ne l’était pas, cela signifierait non seulement qu’il n’y a pas de « fracture » ethnique mais qu’on arriverait infailliblement à la disparition des « ethnies » dans leurs langage, soit des races. Ils n’osent plus parler de « race » alors ils parlent d’ethnie. D’un point de vue raciste tout métissage est un scandale, il ne peut pas, il ne doit pas être choisi, cela serait l’effondrement de leur monde et disons-le de leur identité de «blanc», de leur supériorité de «blanc». Il existe un « continent noir » (l’Afrique), il doit continuer à exister un «continent blanc» (l’Europe). Ils sont donc obligés de « fantasmer » le monde comme il n’est pas ! Mourir pour un rien, parler de métissage imposé, c’est signifier que le monde tel qu’il est ne leur convient pas et comme ils pensent que ce qu’ils disent être leur « identité » est la vérité de la culture et du monde, il faut que ce monde qui ne leur correspond pas soit un monde « faux », irréel, sans valeur, un rien ! Dans un tel contexte mourir d’un rien permet, paradoxalement, d’affirmer sa propre valeur !
Dans le point suivant, lorsqu’ils parlent de la double-peine, à savoir le fait que les français de souche doivent renflouer le système social qui ne sert qu’aux autres (l’immigration massive !) il y a là un énoncé qui autrefois aurait relevé d’un « partage national » ou d’un « national-partage ». Partager, oui bien sûr mais entre-nous, ce qu’il faut bien nommer un « national-socialisme ». Mais ce qui est tout aussi important se tient dans la mise en place du « eux » et du « nous », des « autres » et des « nôtres ». Cette opposition vise à désigner un adversaire et cela correspond à la compréhension de la nature de la politique par Carl Schmitt (2). Pour lui qui fût le juriste des lois nazis de 1933 à 1945, la politique est le champ constitué par la distinction entre soi et un adversaire. La constitution d’un adversaire est donc de la plus haute importance pour faire de la politique et pour mener un combat. Il doit donc y avoir « les nôtres » et les « autres ». La distinction théorisée entre « ami » et « ennemi » est l’essence même de la politique pour Schmitt. Elle s’est déclinée de mille façons, l’allemand pour le français, le français pour l’allemand, le juif pour les nazis, le noir pour les suprématistes blancs, etc.. et dans ce texte, le « français » contre tous les autres, arabes, kabyles, blacks, etc. ; ou bien l’européen contre le reste du monde, etc…
Enfin, ils se disent victimes de la génération de mai 68, celle qui prétendait vouloir s’émanciper des traditions, du savoir, et de l’autorité à l’école. La génération du mai 68 ne voulant plus du savoir ! Cette affirmation est trop risible, nous ne commenterons pas cette ânerie ! Ce qu’ils ne supportent surtout pas dans l’événement de mai 68, est la mise en cause des traditions et de l’autorité. Ils sont pour les traditions restent à savoir lesquelles et pour l’autorité, reste à savoir laquelle.
Deuxième remarque : la strate de la reprise de soi.
« Nous avons fermé vos livres d’histoire et retrouvé notre mémoire ». car « face à une école qui nous cache l’histoire de notre peuple », il faut abandonner les récits « dominants » de l’histoire de France pour « retrouver notre mémoire », en clair faire une contre histoire, une histoire qui magnifie « notre peuple » blanc et conquérant (3), qui justifie les conquêtes coloniales, etc.. Ils mènent donc une lutte dans le domaine des idées et de la culture à l’aide le leur revue (la lettre des identitaires), de la « contre culture identitaire », (rocks, etc..). Il est facile alors de comprendre pourquoi pour eux Kader n’est-il pas leur frères ? Il a été à conquérir et il demeure à chasser (c’est le thème de la « remigration »), pourquoi la planète n’est-elle pas un village ? un village c’est la proximité, le mélange, ils sont pour la « fracture ethnique », l’abandon du vivre-ensemble pour le vivre-séparé, un apartheid généralisé en quelque sorte, ils sont dans une logique d’enfermement derrière des frontière ou au besoin de murs infranchissables ! En conséquence « l’humanité n’est pas leur famille ». Je pense qu’ils n’ont pas vu la portée de cette dernière affirmation car elle signifie littéralement qu’ils ne font pas parti de l’humanité, ils sont donc non-humains, soit in-humains, étranger à l’humanité, c’est simplement être étranger soit être un « barbare » au sens « spartiate »(4) du terme ! Se pensent-ils vraiment comme en dehors de l’humanité ? Sûrement pas ! comment alors concilier leur appartenance à l’humanité et leur affirmation d’être en dehors de la famille humaine ? Ce problème se résout par le recours aux théories racistes, à la notion ancienne et totalement discréditée de « race ». Certes, ils n’utilisent pas cette notion mais on a vu qu’ils parlent de « fracture ethnique », et surtout dans la phrase suivante ils font une découverte « incroyable »(!) : « Nous avons découverts que nous avions des racines, des ancêtres ». La « belle » découverte que voilà ! Ils ont des ancêtres, mais tout le monde a des ancêtres, ils étaient spécialement ignorants de ne pas le savoir et le plus incroyable est qu’ils ont dû fermer tous les livres d’histoire pour parvenir à cette découverte !! Bref, le mot important est le mot « racine » accolé au mot « ancêtres ». Le mot racine est un terme qui désigne une caractéristique des végétaux. Il n’y a de racine que s’il y a une terre pour leur permettre de se développer, que la sève circule à l’intérieur jusqu’au tronc, etc.. L’enracinement, c’est le fondement, la source, l’origine selon le mot latin (radix) d’où vient le mot racine. Or, le fondement, la source, l’origine ce sont les ancêtres, soit aussi la race d’abord au sens aristocratique : tous ceux qui viennent d’une « même » famille, qui se transmettent par le sang, (être de noble sang, avoir des ancêtres prestigieux, etc..) les qualités ancestrales. Nous avons ici, le sol, la terre, si j’ose dire, d’une pensée « raciste ». Ainsi se résout la contradiction entre universalisme, être tous des hommes, et ne pas faire parti de la famille humaine : les différentes races appartiennent bien à une humanité commune mais pas à la même famille parce que nous sommes dans un processus de « raciation », de séparation, bref nous n’appartenons pas à la même humanité que les autres « races » et c’est aussi pourquoi le métissage est contre nature et ne peut se penser que comme imposé !! L’humanité n’est pas une, elle est divisée en « races » qui ne peuvent, qui ne doivent pas se mélanger !!
Ici, encore le déni de la réalité, soit du métissage au niveau non seulement mondial mais même européen et français, processus qui a eu lieu de tous temps et en tous lieux, est manifeste. Disons le Génération identitaire est constituée de métis car nous sommes tous des métis ! Leur compréhension de la réalité est pathétique, leur construction imaginaire de la réalité cauchemardesque.
Troisième remarque : La strate de l’affirmation de soi.
Et la suite est encore pire !
Il découle logiquement des positions que nous venons n’analyser la phrase suivante : « Notre seul héritage, c’est notre terre, notre sang, notre identité ». Voilà leur affirmation de soi ! Le mot « héritage » n’est pas le mot « hérédité ». Ils ont bien une hérédité contenu dans l’expression « avoir des ancêtres », mais maintenant, il passe de la continuité biologique à la continuité culturelle, ce qu’indique le mot « héritage ». Leur héritage culturel est constitué par la terre et le sang. Des auteurs fort célèbres en leur temps les précèdent dans cette voie. Juste à tire d’exemple, voici ce que disait Maurice Barrès (1862-1923) en 1899 : «La terre nous parle et collabore à notre conscience nationale, aussi bien que les morts. C’est même elle qui donne à leur action sa pleine efficacité. Les ancêtres ne nous transmettent intégralement l’héritage accumulé de leurs âmes que par la permanence de l’action terrienne. (5)» Barrès est un romancier, intellectuel qui a influencé la droite nationaliste durant la période de 1900 à la deuxième guerre mondiale. Il fût aussi influent que Charles Maurras, fondateur de l’Action française. Dans cet extrait, il lie de façon forte : la terre, les morts, les ancêtres, l’héritage et encore la terre. Avec Génération identitaire nous sommes dans le même registre. Il n’y a rien de neuf chez eux. Il s’agit d’une actualisation des thèses les plus « nationalistes » qui soient. L’auteur de l’article « Maurice Barrès » dans le dictionnaire de la pensée politique » conclut son étude ainsi : pour Barrès « le nationalisme devait chercher à résoudre la question sociale. Barrès a été l’un des premiers nationaux-socialistes, l’un des représentants de l’anti-sémitisme moderne, et l’un des premiers à poser les bases intellectuelles du fascisme. (6)»
Génération identitaire est l’héritier d’un pré-national-socialisme fasciste à la française. Et même comme nous allons le voir par l’étude de la phrase suivante, du nazisme tout court !
Quatrième remarque : La strate du destin.
Et la suite est encore pire. « Nous sommes les héritiers de notre destin » écrivent ils.
Normalement la réalisation de « notre destin » si nous en avons un, se passe dans le futur et l’on ne voit pas comment nous pourrions en être les héritiers, car héritage est un rapport au passé non à l’avenir. En outre, s’ils héritent de leur destin, ils sont « déterminés » et donc non libres ! Nous avons ici une série de nœuds intellectuels et alors ou bien ce qu’ils disent n’a aucun sens ou bien ce qu’ils disent a son sens ailleurs, dans des références qu’ils n’explicitent pas parce qu’ils ne le peuvent pas sans nuire à leurs actions de communication spectaculaire.
Nous pensons que l’explication de ce mouvement, réaliser dans le futur comme destin l’héritage du passé, être héritier de son destin, est ce qui est au cœur de la pensée intime d’Hitler.
Nous trouvons dans Mein Kampf une illustration de ces analyses. “Une heureuse prédestination m’a fait naître à Braunau-am-Inn, bourgade située précisément à la frontière de ces deux Etats allemands dont la nouvelle fusion nous apparaît comme la tâche essentielle de notre vie, à poursuivre par tous les moyens”(7). L’heureuse prédestination qui guide la naissance de Hitler ne s’est pas trompée – du moins d’après lui – elle l’a fait naître où il convenait, sur une frontière ce qui conditionne son projet essentiel d’existence : abolir la frontière. Ainsi le lieu, la terre, détermine le sens de l’existence de l’auteur de Mein Kampf mais ce lieu n’est pas seulement géographique, il est la séparation des Allemands en deux États là où il ne devrait y en avoir qu’un. Le problème est immédiatement politique. Et s’il faudra la guerre pour qu’Hitler découvre sa vocation d’orateur, tout est déjà contenu dans ce lieu de naissance. Être né sur cette frontière ne relève pas du hasard mais du destin qui détermine le sens global de l’existence, qui l’oriente vers sa tâche essentielle. Le destin intervient très souvent dans Mein Kampf et toujours dans des moments clefs. Ainsi lors de la “révolution profonde” (8) qui conduit Hitler vers l’antisémitisme, c’est le destin qui lui montre sa voie, à savoir devenir “un antisémite fanatique”(9). “Ce fut l’époque où se fit en moi la révolution la plus profonde que j’aie eu à mener à son terme. Le cosmopolite sans énergie que j’avais été jusqu’alors devint un antisémite fanatique. Une fois encore – mais c’était la dernière – une angoisse pénible me serra le cœur. Tandis que j’étudiais l’influence exercée par le peuple juif à travers de longues périodes de l’histoire, je me demandais soudain avec anxiété si le destin, dont les vues sont insondables, ne voulait pas, pour des raisons inconnues de nous pauvres hommes et en vertu d’une décision immuable, la victoire finale de ce petit peuple ? Est-ce qu’à ce peuple, qui n’a toujours vécu que pour la terre, cette terre aurait été promise comme récompense ? Le droit que nous estimons avoir de lutter pour notre conservation est-il réellement fondé, ou n’existe-t-il que dans notre esprit ? Le destin me donna lui-même la réponse (10) pendant que je m’absorbai dans l’étude de la doctrine marxiste et que j’observais impartialement et à loisir l’action du peuple juif. »
Le destin est pour un Hitler un acteur actif qui quoique insondable lui parle pour, soi-disant, sauver l’humanité. Par destin, Hitler désigne la puissance inconnue qui le guide. Ainsi le 14 mars 1933, il déclarera : “J’avance avec l’assurance d’un somnambule sur le chemin qu’a tracé pour moi la Providence” (11)
Nous avons le même mouvement intime entre le passé et le futur chez Hitler et dans le texte de Génération Identitaire.
Maintenant nous savons que les uns et les autres pensent leur identité comme obéissance à une puissance inconnue (providence, destin, etc.) et qu’ils doivent accomplir dans le futur ce que le passé leur a déterminé comme tâche. Le cœur des positions de générations Identitaire est un nazisme intime, inavouable sauf dans des formules que seule la lecture de Mein Kampf, permet d’élucider.
Cinquième remarque : pour finir, à propos du bouclier lambda.
« Nous avons brandi bien haut nos drapeaux frappés du lambda. Ce lambda qui ornait le bouclier des glorieux spartiates est notre symbole ». Voilà pourquoi, je parlais de barbare au sens spartiate ! Ce lambda, onzième lettre de l’alphabet grecque qui leur sert à se glorifier les spartiates, les faits spartiates, c’est-à-dire non athéniens, soit anti-démocrates ce qui est normal pour des nazis qui miment dans leur démarche les mouvements intimes d’Hitler. Mais ce faisant ils ont oublié, preuve qu’ils n’auraient pas dû fermer leur livre d’histoire, qu’aujourd’hui lorsqu’on parle d’un citoyen lambda on désigne un homme quelconque, quelqu’un qui ne se distingue par aucun trait remarquable. Mais eux ils sont pires qu’un citoyen lambda puisqu’ils ne sont pas même citoyens mais des avortons d’un livre d’histoire qui se nomme Mon combat. Ils ont beau proclamer que « pour eux la vie est un combat », leur combat n’est pas le nôtre mais celui nazi d’Hitler. Et lorsqu’ils concluent : « Nous sommes demain, vous êtes hier » nous devons leur dire « vous êtes avant-hier, votre futur est derrière vous ! »
Jean-Paul Leroux
26-29 mai 2018.
1 – Leur texte est donné en annexe
2- Carl Schmitt, La notion du politique – Théorie du partisan, Paris, Calmann-Lévy, 1972 [en édition de poche, Paris, Flammarion, 1992] et Théologie politique, Paris, Gallimard, 1988.
3- Il existe à l’heure actuelle une polémique de grande envergure entre historiens à propos de la sortie du livre « Histoire mondiale de la France », Seuil, Paris, 2017, sous la direction de Patrick Boucheron. Celui-ci présente ainsi le projet collectif de cet ouvrage : Notre « ambition est politique , dans la mesure où elle entend mobiliser une conception pluraliste de l’histoire contre l’étrécissement identitaire qui domine aujourd’hui le débat public. Par principe, elle refuse de céder aux crispations réactionnaires l’objet « histoire de France » et de leur concéder le monopole des narrations entraînantes. » (op.cit. p.7-8). Inutile de dire qu’en face les historiens « réactionnaires » ne se sont pas privés de vouer cet ouvrage aux gémonies.
4- Nous allons voir pourquoi « spartiate » et pas simplement « grec » dans un instant.
5 – Maurice Barrès, La terre et les morts, Éditions de l’Herne, Paris, 2016.
6 – Dictionnaire de la pensée politique, Hommes et idées, Hatier, Paris, 1989, p. 56.
7-8-9 – Mein Kampf p.17 et 71
10 – Les passages soulignés le sont par nous.
11 – Cité par Ian Kershaw, in Hitler, éditions Flammarion, Paris, 1999, p. 747.
Annexe : Texte de présentation de Génération Identitaire sur leur site
LA DÉCLARATION DE GUERRE
Nous sommes la génération de ceux qui meurent pour un regard de travers, une cigarette ou un style qui dérange.
Nous sommes la génération de la fracture ethnique, de la faillite totale du vivre ensemble, du métissage imposé.
Nous sommes la génération de la double-peine : condamner à renflouer un système social trop généreux avec les autres pour continuer à l’être avec les nôtres.
Nous sommes la génération victime de celle de Mai 68. De celle qui prétendait vouloir s’émanciper des traditions, du savoir, et de l’autorité à l’école mais qui s’est émancipé de ses propres responsabilités. Nous avons fermé vos livres d’histoire et retrouvé notre mémoire. Nous avons cessé de croire que Kader pouvait être notre frère, la planète notre village et l’humanité notre famille. Nous avons découvert que nous avions des racines, des ancêtres, et donc un avenir.
Notre seul héritage, c’est notre terre, notre sang, notre identité. Nous sommes les héritiers de notre destin. Nous avons éteint la télévision pour descendre à nouveau dans la rue. Nous avons peint nos slogans sur les murs, scandé « la jeunesse au pouvoir » dans nos mégaphones, brandi bien haut nos drapeaux frappés du lambda. Ce lambda qui ornait le bouclier des glorieux spartiates est notre symbole. Nous ne comprenez pas ce qu’il représente ? Il signifie que nous ne reculerons pas, que nous ne renoncerons pas. Lassés de toutes vos lâchetés, nous ne refusons aucune bataille, aucun défi.
Vous êtes les Trente Glorieuses, les retraites par répartition, SOS Racisme, la « diversité », le regroupement familial, la liberté sexuelle et les sacs de riz de Bernard Kouchner. Nous sommes 25 % de chômage, la dette sociale, l’explosion de la société multiculturelle, le racisme anti-blanc, les familles éclatées, et un jeune soldat français qui meurt en Afghanistan. Vous ne nous aurez pas avec un regard condescendant, des emplois-jeunes et une tape sur l’épaule : pour nous la vie est un combat. Nous n’avons pas besoin de votre politique de la jeunesse. La jeunesse est notre politique. Ne vous méprenez pas : ce texte n’est pas un simple manifeste, c’est une déclaration de guerre.
NOUS SOMMES DEMAIN, VOUS ÊTES HIER. NOUS SOMMES LA GÉNÉRATION IDENTITAIRE.
tres, tres interessante analyse de Jean-Paul , merci de nous éclairer sur cette question d’identité dont j’entends parler depuis mon enfance ! je suis née dedans 1932 ! maintenant j’aimerais j’aimerais qu’on m’eclaire sur le terme BLACK BLOCK si je ne me trompe et qui sont de l’autre coté parair-il « ultra gauche » ? merci