Dans les bars, les épiceries, les échoppes en tout genre, les files d’attente à la pompe, en famille, au travail, à pôle-emploi… Dans les automobiles soliloquent avec leurs amis virtuels (sortes d’amis imaginaires, mais en faux) des fâchés, des fâcheux, des fachos pour faire des vidéos virales qui font surchauffer les data-centers, des cocos dans l’caca s’en mêlent, et la France d’un sou mise aussi sur la récupération de toute cette révolte des gilets jaunes. On ne parle plus que de ça : ira ou ira pas? Ensemble ou pas ensemble?
Des couples se déchirent déjà. Des enfants se demandent si noël ne va pas être reporté et les grands si le blackfriday ne sera pas bloqué. Certains ne veulent que reculer pour mieux sauter dans le vide en demandant la baisse du carburant. D’autres une dissolution de l’assemblée comme si ça défriserait les poils de culs merdeux des actionnaires de chez Total and co et d’autres encore appellent à une révolution… Sans mesurer la différence entre une révolution sous la monarchie et sous la démocratie en terme de nombre de tête à couper !
Les mots des maux dépassent bien des pensées et si, tout ça, au fond, n’était que le ras le bol du mépris social des dirigeants? La goutte de gas-oil ferait-elle déborder le vase non communiquant entre plusieurs France qui ne font plus que co-exister… Sans même plus vouloir se concilier.
Ferré écrivait:
« Que font-ils? Qui sont-ils?
Ces gens qu’on tient en laisse
Dans les ports au shopping
Au bordel à la messe?
Et ces mômes qu’on pourrait
Se carrer entre deux trains
Histoire de leur montrer
Qu’on a du face-à-main…
Ils ont voté Ils ont voté
Comme on prend un barbiturique
Et ils ont mis la République
Au fond d’un vase à reposer
Les experts ont analysé
Ce qu’il y avait au fond du vase
Il n’y avait rien qu’un peu de vase »
Et toi? T’iras ou t’iras pas?
Leo Artaud (en roue libre)
Alp'ternatives 