Il est 14 heures, la salle du tribunal est remplie. Une classe de collégiens est présente pour assister à l’audience. Ils disent ne pas savoir pourquoi ils sont là, ils ne vont pas être déçus…
Si il fallait résumer cette séance de 25 minutes en un mot, il n’y en aurait qu’un seul et comme par hasard c’est le premier écrit sur nos notes : MÉPRISANT. Dés les premières phrases de la juge, on sent cette attitude, cette envie, et malheureusement la suite du verdict. La juge a le mérite de ne pas cacher son jeu !!!
Après quelques explications juridiques faites à toute vitesse de façon à ce que personne ne comprennent rien puisqu’en fait il n’y a rien à comprendre, tant elles sont sans sens et unilatérales. Seule une chose est importante pour la juge : l’entrée en situation irrégulière sur le territoire. Le principe de solidarité du conseil constitutionnel n’en fait pas partie, l’acte d’humanité encore moins. La déclaration des droits de l’homme sauvegarde les personnes mais pas leur circulation. Le Pacte de Marrakech (cf: https://alpternatives.org/2018/12/11/pacte-de-marrakech%e2%80%89-sachons-raison-garder/) de lundi rappelle que les états ont un droit indéniable sur les entrée et sorties… en enfin le délit d’aide à l’entrée n’est pas déclaré contraire à la déclaration des droits de l’Homme.
La présence de Générations identitaires, le contexte d’une manifestation libre, les violences policières, les risques de blessures et mortalités des migrants, la montagne, les 17 heures de procès, les témoins et les plaidoiries ? Oubliés…
Alors que les accusés présents à la barre, accompagnés de leurs avocats, se resserrent les uns contre les autres, se regardent… La juge tourne ses feuilles à la va vite comme si elle était pressée d’en finir. Les collégiens sont déjà perdus.
Les 7 sont alors jugés coupables les uns après les autres pour des raisons assez floues… Certains avaient un camion en fin de cortège donc organisateurs, d’autres ont reçu des sms donc savaient qu’ils allaient à une manifestation, d’autres on ne sait pas mais sont coupables, et pour le dernier la juge dira textuellement « on n’a pas de preuves mais au vu de la façon dont il haranguait en tête de cortège, il est jugé coupable ! ». Pour la rébellion d’un des 7 il est admis qu’il n’y a pas rébellion physique contre les forces de l’ordre étant donné que ce dernier est à terre dés le début mais il y a rébellion car il a refusé d’être menotté… donc il devra des indemnités pour préjudices physiques à ces policiers même si il est reconnu qu’il n’a pu ne serait-ce que les toucher étant à terre… tout cela est très logique… là c’est sûr déjà que les collégiens ne doivent rien comprendre !
Alors qu’un des désormais condamné s’assoit car assommé, la juge lui dira « bah alors vous êtes déjà fatigué ? Vous ne l’étiez pas pour marcher debout le 22 avril ! » … vient alors les peines, la juge les aurait presque oublié tournant toujours ses feuilles à toute vitesse… Celles-ci sont annoncées à l’identique des réquisitions du procureur. La somme des indemnités de 4000 euros en tout est annoncée pour la rébellion, après que la juge calcule à voix haute en ajoutant au condamné « il va falloir travailler pour payer maintenant, car c’est pas avec ce que vous gagnait que cela va suffire… » Accompagné d’un petit sourire… Les nouveaux condamnés ont dix jours pour faire appel, fin du débat.
Les collégiens n’auront pas compris le jugement mais ils auront vu comment un adulte, professionnel, représentant la justice s’était comporté ; méprisant. Il faut juste sortir au plus vite de cette salle, prendre de l’air pur.
Après réflexion au vu de ce raisonnement incohérent, partial et dénué de toute humanité, les 200 personnes présentes le 22 avril à la marche solidaire sont toutes coupables, alors pourquoi eux ?
Alice Prud’homme
Bonjour,
Sachons raison garder comme le dit MC Vergiat. Je suis engagée à fond dans la défense des migrants, j’ai 3 jeunes migrant mineurs isolés chez moi depuis 7 mois. Et j’ai assisté dans la salle aux 14 heures du procès.
Mais je pense qu’il faut être très précis et ne pas tout mélanger : la politique et la justice. S’IL FAUT CHANGER LES LOIS, CE N’EST PAS DANS LES TRIBUNAUX, MAIS AU PARLEMENT QU’IL FAUT LUTTER. Le Conseil Constitutionnel a rappelé le principe constitutionnel de fraternité, mais le passage des frontières en est exclu.
Génération Identitaire fait l’objet d’une plainte, ils seront donc jugés.
Dans les tribunaux, il faut trouver des ARGUMENTS LEGAUX pour gagner. Par exemple =
– si les militants ont été condamnés comme des passeurs, qu’est-ce qu’un PASSEUR ? Normalement, c’est quelqu’un qui aide à passer la frontière clandestinement, par des voies cachées, en se faisant rémunérer (ici tout a été fait au vu et au su de la police, de la presse et par la route principale en plein jour…).
– Schengen a aboli les frontières à l’intérieur de l’Europe, donc normalement plus de contrôles. La France a rétabli le contrôle contre le terrorisme. Qu’est-ce que les migrants ont à voir avec le terrorisme ?
POUR GAGNER EN APPEL, j’espère que les avocats construiront une défense plus argumentée en ce sens. Car même la magnifique plaidoirie historique et humanitaire de M° Leclerc n’a pas pu énormément peser sur le jugement.
Enfin sachez que le jugement est le résultat d’un vote de 3 juges, à la majorité, où le président n’a pas de voix prépondérante, donc vous ne savez pas comment a voté chaque juge.
Françoise