Ils sont venus, ils sont tous là… Gilets jaunes, syndicats, ce mercredi de manifestation à Gap a belle allure. A la veille d’un acte 13 du mouvement des Gilets jaunes (Rendez-vous samedi 9 devant l’esplanade du Conseil départemental à 14h00), un début de convergence avec les syndicats marque un tournant dans la contestation. « Il n’y a pas de raison qu’on ne se retrouve pas sur les revendications sociales » et « le débat est ouvert sur ce qui nous sépare » entendons-nous dans le cortège.


Le totalitarisme de la Finance protégé par la répression de l’état alimente désormais un feu qui ne s’éteindra qu’à l’aune d’un changement radical de politique. La convergence des forces sociales est ardue de par la nature de la colère. Le Peuple, que nous définissons comme étant « tous ceux sur qui s’exerce le pouvoir et qui ne l’ont jamais » n’est pas un bloc à la pensée unique qu’on peut conduire tel un troupeau bien ordonné. Il est cosmopolite dans sa sociologie, individualiste dans sa rage et disparate dans sa souffrance. Il faut du temps, de la volonté, pour créer un chemin commun où tous se retrouvent et personne ne s’y perd. C’est la condition pour qu’il devienne une force de contre-pouvoir ultime contre les attaques massives antisociales des classes dirigeantes.

En parallèle, l’état organise son propre « grand débat » pour étouffer la colère. A coup de phrases assassines, il attise la haine afin de décrédibiliser la fronde. Ça crève les yeux ! Et pas qu’au figuré ! Il fait condamner « pour l’exemple » et transforme ainsi des tribunaux en cours d’exception. Il fait voter des lois de circonstance. Pourtant… ce peuple constitué, malgré les coups, les morts, les blessés, ne lâche rien. Bien au contraire, il converge, s’organise, se structure et si chacun conçoit que le chemin sera long et périlleux, il y aura bel et bien un avant et un après.
Leo Artaud