Alors que la campagne pour les municipales bat son vide, la France insoumise gapençaise est partie en quête de démocratie participative dans les quartiers de la Capitale douce. Retour aux fondamentaux, selon Eric Sanna, militant de la FI, l’objectif étant de proposer aux habitants de s’emparer des débats, de prendre la parole pour déterminer eux-mêmes ce qui est bon et souhaitable pour eux-mêmes; des besoins de leur quartier jusqu’à la politique de la ville et de l’agglo.
La première de ces “Collectifs citoyen de quartier” s’est déroulée au coeur de la cité des Cèdres ce samedi 26 octobre. Après avoir informé de la rencontre les résidents en porte-à-porte durant la semaine, quelques chaise et tables ont été installées aux pieds des immeubles sous un soleil radieux. Christine, une habitante et quelques voisines ont préparé des (montagnes) de pizzas, des gâteaux, et à la bonne franquette les discussions ont commencées. Deux temps étaient proposés, d’abord la vie du quartier et de la ville et ses problématiques et dans un second temps les solutions, les idées, possibles pour améliorer la vie des gens.
Si quelques tracts et autocollants étaient bien là, la stratégie de la France insoumise pour les élections prochaines de ne pas présenter de liste propre opère un tournant notable sans chercher à “recruter” de nouveaux membres. Il y avait quelque chose des méchouis des comités de quartier organisés par le PCF d’un temps que les moins de 30 ans… dans l’ambiance générale. De la démocratie participative réelle, à l’état brut, loin des réunions d’entre-soi habituelles des vieilles pratiques politiques électorales; De la fraîcheur humaine sous la chaleur retrouvée du soleil gapençais.
Quand la forme élève le fond
Il est midi lorsqu’on entre dans les vifs des sujets. D’abord les problèmes liés à la vie du quartier : chauffages non purgés, humidité et rats dans certaines caves mal agencées, réception de la télévision TNT aléatoire, aménagements urbains inadaptés… Si beaucoup de problématiques relèvent plus de l’inaction de la régie publique HLM, l’absence hors élections de la mairie, des élus, fut aussi posée.
L’incivilité de certains habitants (encombrants jetés à même les fenêtres, tri des déchets verres et journaux pas toujours respecté) a également été évoquée et le manque de relais éducatifs aussi. L’accès aux activités sociales, sportives et culturelles fut au coeur des discussions marquant une fracture réelle de la population de plus en plus grande ces dernières années. Le rattachement au centre social de Fontreyne, malgré la présence d’un appartement relais aux Cèdres, a créé un vide social peu enclin à générer une véritable vie de quartier malgré la bonne volonté des habitants. Les choses qui vont bien ont aussi émaillées la réunion: les bus gratuits (même si les horaires ne permettent pas aux personnes âgées de profiter des activités en soirée concentrées en centre-ville), ou la future maison de quartier promise et attendue avec impatience.
Le second temps de la rencontre citoyenne fut consacrée à la recherche de solutions. Certains membres de la FI et des habitants ont convenu que pour les problèmes relevant des hlm, une pétition ou la création d’un collectif s’avérait nécessaire. ils se sont donnés rendez-vous dans les prochains jours “chez l’habitant” pour concrétiser ces actions. Des pistes furent évoquées pour les problèmes relevant de la mairie comme la création d’un “pass-culture et sport” qui serait accessible via l’inscription à la médiathèque avec un tarif adapté à la situation de chacun. La création d’une équipe municipale d’animation ou de médiation pour combattre les incivilités et faire de la pédagogie (tri des déchets etc)et pourrait intervenir directement dans les quartiers, a aussi été proposée.
Enfin, la démocratie réelle participative a soulevée l’enthousiasme de tous les participants (NDLR une large majorité de femmes) et la transformation de ces “collectifs citoyen de quartier” d’assemblées de consultation en véritable comités législatifs à l’échelle communale a fait l’unanimité. Il ne s’agit pas d’opposer les élus aux habitants mais de travailler ensemble au quotidien, changeant le rapport au pouvoir en décentralisant les lieux de décision dans chaque quartier tant sur les questions d’aménagement que du budget et des investissements d’avenir.
Ce premier rendez-vous est un pari réussi pour la France insoumise gapençaise qui refuse l’exclusivité et appelle toutes les bonnes volontés, sans préalable, a mettre toutes les forces citoyennes, démocratiques, politiques, syndicales en action pour multiplier ces rendez-vous et en faire la base principale et de la campagne à venir et, au delà, de la vie démocratique quotidienne de la commune. Dans un article précédent, j’interrogeais “où t’es la gauche, où t’es?”… Ce samedi elle était aux Cèdres. C’est finalement là où est sa place, au cœur du fondement de la démocratie: Les gens du peuple. Si tout le monde se parle, il y a fort à parier que cette campagne passe de trépas à vie !
Leo Artaud