Jean Ganzhorn a participé au milieu d’au moins 50 personnes à une « décoration » des murs de la permanence de la députée locale. Du papier blanc fût collé sur les murs, les portes pour ne pas dégradé les murs, ensuite inscription de revendications diverses et de dénonciations politiques contre les votes de la députée. Elle avait voté pour l’allongement du départ à la retraite, pour la continuation du démantèlement de l’hôpital public. Bref, une vraie groupie de Macron et de sa politique antisociale et anti-santé. Arrive alors le Covid-19, le collage disparaît de l’actualité ! Mais elle dispose d’un temps de réflexion. Et de ses cogitations secrètes sort une assignation pour un seul des manifestants ! Il lui est demandé de se rendre à une convocation à la gendarmerie de son domicile.

Quelle boulette ! Alors que tout le monde avait oublié ce dazibao, voilà qu’elle lui fait de la publicité. Comprenne qui pourra. De plus si le procureur poursuit Jean après son audition, il aura droit à un procès. La députée et le procureur lui offriront une magnifique tribune. On entendra résonner toutes les critiques de son action politique, sa dureté envers les hôpitaux, sa démagogie envers les futurs retraité.es, etc… De plus la gestion calamiteuse de la France de l’épidémie vu la situation des hôpitaux sera aussi de la fête judiciaire. Les palais de justice sont des agora où la voix populaire peut résonner. La défense et l’accusé ne s’en priveront pas. Parfois, les soi disant.es puissant.es ont la jugeote mal faite.
Si le procureur poursuit un seul manifestant sur 50, quel boulevard pour dénoncer l’usage de la justice à des fins de vengeance politique, de répression gratuite, de vouloir faire peur. Mais la peur est-elle vraiment du côté de Jean et des manifestants ? Mais non, c’est la députée qui a peur, c’est elle qui se cache derrière la gendarmerie, la police et la justice.
Après les gilets jaunes, après les grèves de l’automne, après les manifestations pour les hôpitaux, après Notre Dame des Landes, après la continuation des luttes à Bure contre l’enfouissement des déchets nucléaires, après les grandes manifestations contre le racisme, la peur a changé de camp. Nos député.es, nos dirigeant.es, nos Castaner et autres ont la trouille… Ah, s’ils veulent judiciariser les manifestants, ils oublient que se faisant, ils popularisent leurs luttes.. C’est pain béni pour les luttes sociales.
De l’inscription sur les murs à l’inscription sur les casiers judiciaires, il y a un fossé que les gens de la haute ne parviennent plus à faire franchir à ceux qui luttent. La raison en est simple : la Justice est de leur côté, les procédures dites « légales » sont de l’autre côté. Les dominant.es n’ont jamais su que la procédure sans la Justice, sans la Liberté d’expression, est vide et non advenue. Si Jean et d’autres accusé.es, partout en France et dans le monde, qui luttent pour une société juste, gagnent, ils sont des héros, s’ils perdent, ils sont des martyrs. Dans les deux cas, ils gagnent.
Jean et tous ceux et celles qui luttent, ont raison, comme mai 68 le criait, « ce n’est qu’un début continuons le combat. »
Jean-Paul Leroux
Bravo