Le baptême de « Roger » s’est bien passé. Certes, il n’y avait ni champagne, ni petits fours. La pluie était là rappelant à tous combien il est important d’avoir un toit, combien il était criminel d’expulser les habitants du Césaï 1.
Une correspondance collective, parue le 23 août dans ce journal, concluait le compte rendu de la manifestation de soutien au Césaï ainsi « Il est certain que Gap et son édile n’ont pas fini de se voir bousculer par les conséquences de cette expulsion injuste et irrégulière ». Nous voilà en face d’une de ces premières conséquences : la création d’un nouveau Césaï qui renaît de ses cendres. L’homme est un animal plein d’initiatives. Les comportements des élus ou de la préfecture sont des actes inhumains ce que nous savons depuis longtemps. Un regard même superficiel voit rapidement la capacité de l’homme à faire le malheur des autres. Les expulsé.es du Césaï 1 ont su réagir efficacement en démontrant combien il existe de locaux inoccupés qui peuvent loger des personnes en difficulté. Mais l’inertie mentale, le renoncement à l’attention aux problèmes sociaux, la lourdeur bureaucratique, etc… sont telles qu’en fin de compte « on » préfère laisser les personnes à la rue, voire les y mettre, alors même que le « gisement » des locaux inoccupés était de 3 millions en 2018 et qu’il augmente bon an mal an entre 2 et 4 % !

Et puis quel beau pied de nez à l’édile gapençais que de baptiser ce deuxième Césaï, bâtiment qui appartient à la mairie, sis 3 cours du Vieux-Moulins, du prénom du maire. Il doit apprécier, sa notoriété ne peut que grandir et il aime cela. Savoir que les personnes expulsé.es par lui, ont pensé à son prénom, pour baptiser leur nouveau logement est sûrement pour lui le signe de l’efficacité de l’expulsion du Césaï 1. Évidemment une question demeure : combien faudra-t-il de Césaï pour qu’une politique de logements soit réellement menée ? La poser signe déjà l’échec total de ceux/celles qui sont censé.es gouverner. Décidément, un changement complet de lois et de pratiques sociales s’imposent.
Jean-Paul Leroux
29 août 2020
Bien dit
JP
BIEN joué camarades .
Bravo à tout le réseau, à toutes ces petites mains et à la solidarité qui prévaut pour certainEs. Dans cet article d’auto-satisfaction bien méritée, le Maire est pointé du doigt (pour rester poli, je n’orienterai pas ce doigt), ce qui est normal malgré tout. Et maintenant on fait quoi ? On s’attaque à la politique du logement en France ?, à Gap ? Pour la dignité de ces personnes accueillies, que peut-on réellement faire ? Avec une vraie perspective pour eux/elles ? Je m’interroge vraiment. La dite extrême gauche, agissante et solidaire je le reconnais volontiers, a-t-elle suffisamment remis en question ses logiciels de base face à la réalité du moment, face à une hypothétique victoire dans les urnes ? La dite extrême gauche n’est-elle pas trop restée dans l’ancien monde ante-covid ? J’aimerais un « grand soir » dans deux ans, mais quel triste spectacle de voir les gauches d’avant se tirant dans les pattes comme chaque fois. C’est désespérant.
Bravo encore pour votre investissement.
Alain Luyten