La loi sur l’aménagement des rythmes scolaires était une double calamité : d’une part elle ne donnait quasiment aucun moyens supplémentaires pour son application mais, après avoir subie les différentes pressions, elle n’obligeait déjà à presque rien. Elle fut une des preuves concrètes de la dislocation du projet national de l’éducation en 1000 et unes hypothèses locales.
A Veynes, les parents d’élèves, les enseignants et les acteurs associatifs locaux, après avoir dénoncé la méthode (et la loi), ont décidé de transformer un mal en bien et de profiter de l’opportunité pour offrir aux enfants des temps pédagogiques hors des sentiers battus. Depuis 4 ans, les élèves veynois ont le choix chaque trimestre entre une multitude d’activités gratuites (27 !). Construit autour d’un projet pédagogique solide, les activités proposées sont autant sportives que culturelles et permettent également de participer à des découvertes étonnantes comme le poney, l’informatique, le train, la magie ou les percussions corporelles…
Entamé sous le mandat Nivou (PS), l’équipe de monsieur Moreau (divers droite) n’a pu, pour l’instant, détricoter ce projet devenu populaire au fil des années. L’équipe municipale a pourtant décidé de profiter d’une application complexe dans les écoles maternelles et d’un nouveau gouvernement pour tenter de clore cette expérience inédite. Pour ce faire elle s’appui sur un questionnaire (qui n’avait pas réellement pour objet la fin des nouvelles activités périscolaires (NAP)) et sur une pression budgétaire sans réels arguments. La mairie explique que d’une part il ne peut y avoir un rythme pour les maternelles et un autre pour les primaires mais ne réfléchit pas à un maintien partout et un allégement du nombre d’activités en maternelles (par exemple). D’autre part, elle dévoile qu’elle fera payer les activités “200€” si les NAP sont maintenues.
La situation est telle que la plus-part des acteurs du dossiers (enseignants, parents d’élèves et intervenants) sont découragés, pleins de doutes et ne voient pas comment tenir tête aux desseins municipaux. Il apparaît évident qu’une concertation publique et contradictoire serait bienvenu. Elle permettrait à chacun d’avoir tous les éléments du dossier. En effet, un arrêt à la rentrée prochaine des NAP serait un coup dur pour de nombreuses associations locales et pour différents professionnels. De même, comment les parents qui sont aussi des salarié-e-s peuvent re-négocier en 2 mois leurs emplois du temps professionnels pour se libérer le mercredi matin ? Enfin, il va sans dire que la “pression aux 200€” est indigne d’un dialogue citoyen. Les parents d’élèves des familles populaires seraient évidemment “convaincus” d’arrêter les NAP et de revenir aux 4 jours si ils peuvent économiser 200€ … La mairie ne peut se soustraire ainsi face à des décisions politiques de premier ordre. Investir dans l’éducation de nos enfants, est-ce une priorité politique ou une hypothèse superflue ? N’y a t’il pas d’autres sources possibilités de financements (FNADT, Europe, région, communes proches sans écoles… )? Des économies en mutualisation inter-communales ou départementales sont elles enviseagables? La mairie ne peut-elle réfléchir au maintien des 5 jours dans une vision de mobilisation des énergies et des idées des citoyens ? Si le retour aux 4 jours est majoritaire dans la population, que risque la commune à mettre en place une concertation?
Les différents échos des conseils d’écoles et de la colère des personnes concernées dévoilent que le dossier ne pourra être clos en quelques jours comme le souhaite la commune ou alors au prix d’un passage en force loin de la volonté “consultative” affichée par la municipalité de Veynes.
LEC